BLOGUE - École d'hiver de l'INM : « Peut-être y a-t-il urgence à croire en nous-mêmes? »

Publié le 18 mars 2016 11:20

Du 5 au 7 mars, j’ai eu le plaisir de participer à l’École d’hiver de l’Institut du Nouveau Monde, grâce au parrainage du Forum jeunesse de l’île de Montréal. J’avais le souhait de découvrir cet événement ayant eu la chance de participer, en France, à celui qui s’en était inspiré : La Fabrik à Déclik. Il me tardait donc d’en connaître les origines.

J’ai choisi le parcours « Jeunes femmes et engagement », car je me sens personnellement touchée par cette question. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié que les femmes soient présentes en nombre dans les différents panels et interventions. Concourir à plus d’égalité, mais aussi d’équité pour les femmes, c’est nous permettre d’avoir plus facilement accès à des conditions de vie décentes, c’est également nous donner la possibilité de concilier nos différents temps de vie comme nous l’entendons. Mais cela contribue aussi à libérer les hommes des carcans sociaux qui leur incombent. Ce qui ressort pour moi de ce parcours, c’est donc le caractère transversal du féminisme, et j’ai eu plaisir à partager ces temps d’échanges et de débats avec les autres participantes et participants, sous le regard bienveillant et les conseils éclairés de Marc Pronovost, Katie Gagnon et Cathy Wong.

Lors du souper engagé, j’ai eu l’occasion d’échanger avec Dorothy Alexandre, qui, sans rien enlever à la qualité des autres professionnels, a été pour moi une précieuse source d’inspiration et de prise de confiance.  Je pense que ce sentiment a été partagé par toutes celles et ceux qui ont eu la chance de partager sa table pendant près d’une heure et demie.

J’ai apprécié la qualité des intervenants tout au long de ce weekend. J’ai pu découvrir des enjeux dont je n’avais pas connaissance, comme la situation des populations autochtones au Québec. J’ai d’ailleurs trouvé la présentation de Viviane Michel particulièrement intéressante. La présence d’élus ou d’anciens élus m’a aussi permis de mieux appréhender la question de la politique québécoise.

Mais pendant de l’École d’hiver, il y a aussi ce qui se joue hors des temps d’ateliers. Une ambiance est créée par ce rassemblement de jeunes portés par une envie de partager et de citoyens engagés, quels que soient leurs âges. Lors de nos rencontres, on découvre des personnalités et des parcours admirables. Mais lorsque ce même compliment nous est renvoyé, il nous met mal à l’aise, car notre parcours nous semble finalement ordinaire puisqu’il est notre quotidien. Peut-être y a-t-il urgence à croire en nous-mêmes? Les écoles de la citoyenneté sont certes un premier levier à actionner. Voir 130 jeunes se rassembler lors d’une fin de semaine de relâche, c’est déjà une preuve que notre génération veut faire sa place.

Et après ? Car oui, cet effet dynamisant ne se limite pas à une fin de semaine, il s’inscrit dans la durée. Pour ma part cela a vraiment constitué un temps de remobilisation sur mes projets en cours, et l’envie d’aller plus loin. Je souhaite maintenant m’investir aussi sur les questions de pédagogie en milieu scolaire auprès des jeunes Français. Je souhaiterais m’inspirer d’autres pays ou provinces, et entre autres du Québec, pour voir comment je pourrais contribuer à proposer des initiatives limitant l’intimidation et le harcèlement, particulièrement fréquents chez les 11-14 ans.

En résumé, je pense qu’en tant que jeunes, nous avons tout intérêt à participer aux événements soutenant notre participation citoyenne, comme ceux proposés par l’Institut du Nouveau Monde. Il est donc important de diversifier ces activités et de les multiplier pour permettre à chaque jeune, y compris ceux aux parcours diversifiés, de pouvoir s’exprimer et être acteur de leur citoyenneté. J’apprécierais vraiment pouvoir revivre cette expérience sur une plus longue durée en participant à l’École d’été 2016. Merci au Forum jeunesse de l’île de Montréal, à l’Institut du Nouveau Monde, et plus particulièrement Martine et Claudia, qui ont rendu cette expérience possible!

Adeline Pate, 27 ans, démarre actuellement un projet d'entreprise sociale destinée aux jeunes de 15 à 35 ans. Elle s'intéresse à l'autonomisation des jeunes et à l'approche globale communautaire.

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